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il était une fois...

Stéphanie Vigier

Interview de Stéphanie Vigier le 23/01/17

 

 Pourquoi avez-vous choisi ce sport ?

 

 Quand j’habitais à Londres, un ami m’avait parlé de la pratique de la pirogue dans un club francilien et j’étais attirée mais mon travail ne me le permettait pas à ce moment là. Suite à un déménagement en France, sur la région parisienne, et à une opération du genou, je souhaitais pratiquer un sport juste après mon opération, qui ne sollicitait pas trop mes genoux, et qui me permette de m'échapper de la concentration de population, tout en m'aérant proche de mon nouveau domicile. Depuis quelques années je baignais un peu de loin dans le monde du kayak en raison de mon conjoint de l'époque (kayakiste de haut niveau). Nous pratiquions, ensemble, en dilettante pour moi de temps à autre durant nos vacances le kayak sous diverses formes. Au forum des associations de Champigny sur Marne (94), la section canoë-kayak était présente (RSCC-CK), j'ai échangé avec les bénévoles et me suis inscrite. Quelques jours après je commençais mes premiers cours en structure fédérale. Cette section propose différentes disciplines de canoë-kayak (9) sur les trois supports: eau calme, eau vive et mer. Le canoë-kayak est un sport de nature mais pratiqué en milieu urbain en région parisienne.  J'ai commencé par le niveau débutant et rapidement je me suis prise au jeu, glanant des informations et des conseils, et essayant différents types de kayaks: descente, slalom, randonnée mer à quasi chaque séance. J'ai vite progressé et me suis orientée vers les pratiques en eau calme (course en ligne) aussi bien en monoplace qu’en biplace avec une amie qui est maintenant ma coéquipière. Puis nous avons été sollicitées pour pratiquer la pirogue polynésienne en V6 et vient ensuite la pratique du monoplace surfski puis V1/OC1 en mer. Et enfin très récemment je me suis mise à la pratique du Dragon Boat grâce à l’enseignement dynamique de notre ex-coach canadienne.

 

 Qu'est-ce qui vous a motivé pour faire du sport de très haut niveau ?

 

 Vous voulez dire du sport de haut niveau.

Cela est venu petit à petit pour canoë-kayak. J'ai souhaité m’améliorer et me confronter aux autres. La confrontation se déroule en dehors du club notamment sur les compétitions régionales sur lesquelles j'ai remporté quelques podiums et sur des compétitions internationales dites "open" en catégorie "loisirs" sur lesquelles j'étais bien placée. L'ambiance m'a plu et je me suis entrainée pour prétendre à participer aux sélectives nationales, ticket d'entrée pour les Championnats de France. J'ai beaucoup appris de choses et me suis perfectionnée en technique grâce aux conseils de grands athlètes du canoë-kayak, sur des stages et en pratiquant le plus possible.

 

 Vous pratiquez ce sport depuis quel âge ?

 

Je pratique le canoë-kayak depuis mes 34 ans, j'ai 41 ans !

 

Vous devez concilier travail et sport de haut niveau, racontez-nous.

 

 Ce n'est pas facile car mon métier, responsable prévisions de production automobile véhicules légers MEA (Proche Moyen Orient Afrique) et avant sur l'Europe de l'Est m'a amené à beaucoup voyager. Cependant ne dormant pas beaucoup par nature, je peux m'entrainer tôt et en été tard aussi, j'ai aussi trouvé des lieux d'entrainements à l'étranger ou dans d'autres villes en France quand j'étais en déplacement. J’ai complété par d’autres sports tels que le vélo (moyen de transport sur la région parisienne pour aller au travail matin et soir pendant 5 ans), la natation, l’urban sport. Dans les hôtels il y a aussi souvent une salle de  musculation ou une piscine, autrement ma paire de baskets est souvent utile.

Je n'ai pas d'horaires adaptés mais étant cadre et autonome dans mon travail mes horaires de travail sont flexibles, ce qui me permet de pouvoir casser des entrainements. J'essaie de concilier mes vacances CP et RTT autour des compétitions nationales ou internationales, et les weekends en entrainement et en compétitions la moitié de l’année.

 De plus, j’essaie de m’intégrer dans le milieu associatif : pendant 5 ans j’ai été au conseil d’administration de mon club, et de puis 3 ans au Comité Régional d’Ile de France de Canoë-kayak pour essayer de faire avancer les choses sur plusieurs plans : les femmes, le sport santé, la communication, le partage d’une passion.

 

 Avez-vous des sponsors ?

 

 Dans le canoë-kayak, les sponsors sont rares mais j'ai la chance d'avoir Korrigan (une société de vêtements et d’impression) et Idoine-Diffusion (depuis ma sélection en équipe de France de dragon boat). Sinon pour les Championnats du Monde de Dragon Boat en Russie, avec les 3 autres femmes du RSCC-CK sélectionnées nous avons monté une cagnotte participative.

 

 Est-ce que la fédération à laquelle votre sport est rattaché vous aide ?

 

 Je suis rattachée à la Fédération Française de Canoë-Kayak (FFCK), qui privilégie les sports dit olympiques hors le Dragon boat et l’Ocean Racing ne le sont pas. Le plus haut niveau dans ces 2 disciplines est le Championnat du Monde. La FFCK nous aide un peu financièrement sur les déplacements.  

 

 Quels titres avez-vous gagnés ? Quel est celui qui vous  a fait le plus plaisir ?

 

 J'ai quelques titres régionaux en course en ligne (eau calme), en fond (5km) et en vitesse (200m et 500m) en monoplace dans ma catégorie vétérane, et dans cette discipline aussi bien en monoplace (K1) qu'en biplace (K2), mon abonnement est pour la 4ème place !

En mer, sur l'ocean racing c'est à dire les compétitions en mer d'un point A à un point B espacés de 14 à 20km dans des conditions idéales: vent dans le dos et houle, mon plus haut titre est première dame en pirogue monoplace (OC1) aux Championnats d'Europe au Portugal en 2014, puis médaille de bronze aux Championnats de France en monoplace en pirogue (OC1) à Lorient en 2015. En 2016, suite à quelques problèmes de santé, je n'étais pas au meilleur de ma forme lors des Championnats de France mais la confrontation avec les autres femmes et les hommes était intéressante (nous concourrons ensemble sur le même parcours), ce fut une de mes plus belles courses.

En Dragon Boat,  j'ai participé aux Championnats du Monde en tant que membre de l'Equipe de France de Dragon Boat (aussi appelé Bateau Dragon), féminine senior 10 places, en septembre 2016 à Moscou, mais nous n'avons pas remporté de titres. Ce fut une belle expérience de se confronter à diverses équipes venues du monde entière. J’ai été impressionnée par le niveau des équipes thaïlandaises ou des Philippines.

 Je pars du principe que même si les éléments nous rendent la vie difficile, il est nécessaire de trouver du plaisir et de se faire plaisir.

 

 Quels sont vos objectifs pour la prochaine saison ?

 

Je change de clubs pour mieux me préparer dans certaines disciplines : passage du RSCC-CK à l’US Métro. Je viens en décembre 2016, d’être nommée Vice-Présidente au Comité Régional d’Ile-de-France de Canoë-Kayak.

En 2017, beaucoup de changements s’annoncent : je suis en phase de licenciement au travail !

 Mes objectifs sportifs pour 2017 sont dans les 3 disciplines un peu différent:

- en Dragon Boat: rester en Equipe de France et participer aux Championnats d'Europe et du Monde en s'approchant le plus possible d'une médaille.

- en Course en ligne: sélections et participations aux Championnats de France de fond et de vitesse,  voir pour une compétition international en marathon (longue distance)

- en Ocean Racing: les compétitions en Guadeloupe avec Ze Race (52km en pleine mer), le circuit fédéral français avec un titre, des courses internationales

 Et puis œuvrer pour le développement de la pratique féminine en Ocean Racing, le développement du Dragon Boat et du canoë-kayak en général.

 

 Comment préparez-vous votre condition physique ?

 

 Natation, renforcement musculaire, navigations sur tout type de kayak mais aussi sur les supports de mes disciplines: la pirogue, le K1 et le K2 (en équipage avec Frédérique Giraud) et le dragon boat (en équipage d'environ 20 personnes) et la stimulation entre équipiers piroguiers d’autres clubs.

 

 Combien de fois vous entraînez vous par semaine ? Où?

 

 Je m'entraine principalement sur la Marne, au Red Star Club Champigny Canoe Kayak (RSCC-CK) où je peux pratiquer la course en ligne en eau calme seule ou avec ma coéquipière, la pirogue en monoplace ou biplace et le dragon boat. Les passants sur les bords de Marne entre Champigny sur Marne et Créteil me/nous voient souvent. Certains weekends je pars rejoindre la mer soit en Normandie (le plus proche) soit dans le sud où j'ai ma famille pour m'entrainer et pratiquer le plus possible sur le support approprié et apprendre à surfer les vagues. Par ailleurs, tous les ans, je pars en stage/training camp soit aux Canaries, Maroc, Portugal ou en Guadeloupe : chercher les vagues et les longues distances en mer.

 Dans le meilleur des cas, je m'entraine 6 à 8 fois par semaine notamment l'été grâce aux longues journées d’ouverture de la base nautique (du RSCC-CK) mais en hiver je tourne autour des 2 à 3 séances par semaine sur l’eau : j'ai besoin de me concentrer rapidement. En changeant de clubs, je devrais pouvoir m’entrainer plus car les horaires de pratique sont libres (dimanche après-midi et jour férié) et non corrélés à des ouvertures de base municipale.

 

 Un rêve ?

 

 Monter mon training camp pour transmettre mes passions et permettre à un plus grand nombre de pratiquer.

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